Lucien Giraudo et Georges Badin Bonne Nouvelle
by b
BONNE NOUVELLE
ANNONCIATION
Rose
La couleur se détache tendrement
Posée sur un fond doré
Deux mains
Tendues sous un soleil
De violette
NOËL
Morte la raison et morte la saison
La fraîcheur de l’abri
Avec son toit pentu
Troué
Tout se tait
Le brin du silence
FUITE
Le palmier les voit
Passer
La hâte
Le manteau
L’âne
Et l’enfant au cœur
PARMI LES LIVRES
L’enfant tournait
Les pages
Crème
Des livres
Et les textes retrouvaient
Leur allure juste
II. Scènes de la vie publique
ENTRE LES EAUX
A l’instant
Où l’officiant quasi nu
Opéra
Aucune ombre voluptueuse
Ne se reflétait
Dans les eaux vertes du fleuve
TRANSFIGURATION
Brusquement
Le feu
Brusquement dans la chair
Exultant
Sous la dévoration du phosphore
Se détourner était-il simplement possible
L’ALCHIMISTE DU FUTUR
Dans le ventre des jarres
L’eau frémit
Les terroirs à venir se mobilisent
Sous le soleil des apéritifs
Nul ne sent encore
La vibration nouvelle
AUX OLIVIERS
La leçon de la pierre est partout
Dure
Loi de l’escalier
Mais un rameau
Perce d’éternité
Entre vagues et plissements
III. Scènes du réveil
CENE
Bras serpentins
Mains de houle
Les corps bouleversés
Autour de Lui
Les têtes s’avancent
Reculent devant cette nouvelle
CROIX
Trois croix
Surplombent et la foule d’antan
Et le public d’aujourd’hui
L’une centrale
Mordue d’amour
Forcément plus haute
NOLI ME TANGERE
Un voile de vent bleu
Et
La main de Madeleine se vide
Tout son sang reflue
Dans le cramoisi pulpeux
De sa robe vénitienne
PENTECÔTE
Langues virgules
De feu Suspendues
Quelles paroles chuchotez-vous
Aux deux hommes penchés
Interloqués
Ainsi qu’à l’homme réfléchissant
Lucien Giraudo (Janvier –mars 2011)