L’hortensia
Le mur gris dans sa faiblesse sépare le jardin où autrefois le magnolia au tronc comme une cheminée donnait à la fenêtre du deuxième étage ses fleurs ouvertes, langues blanches. Heureusement sur la toile le jaune d’or solaire sert de parabole à l’hortensia peint, où les couleurs, du rose vif à la pâleur de la joue qui ment, au vert des feuilles – et c’est un fait d’armes presque – toile déjà en attente dans la porte-fenêtre. Devant l’hortensia extasié – le peintre.
Georges Badin
9 janvier 2013
Dans la fenêtre du matin
I
L’Hortensia explose
Comme une bombe de feu
Rose
Vitre soufflée pourrai-je encore
Mettre ma joue chaude
Contre ta paroi de verre
Quels bons visages
Clowns vêtus de bleu
Et princes de contes de fées
Et grande la mer dorée
Qui tourne et retourne
Les vagues acrobates
II
L’Hortensia
Que j’écris maintenant
S’est répandu
Dans les fibres
De la toile
Sans le titre
L’Hortensia serait
Partout
Invisible
Et indivisible
Tout a été fixé
Par brosses ou pinceaux
Et pourtant
L’Hortensia
S’évapore
III
Et dans ses dessous
Encore offerte
Toute la toile
Tourne comme la corbeille
Chargée des fruits de l’automne
Rehaussés de transparences
D’ambre de raisins blancs et de miel durci
L. Giraudo