Pour Georges Badin – Max Fullenbaum
by b
Pour Georges Badin par Max Fullenbaum
Il y a une étymologie du geste comme il y a une étymologie du mot. Et le geste est un palimpseste du mot, le mot un palimpseste du geste. Ce que j’ai à dire se vide dans le recouvrement du geste par le mot, du mot par le geste et cet aboutissement est, sera absence d’un geste submergé, absence d’un mot non prononcé dans la persistance d’un silence dont le mutisme enrichit la durée. Le silence est ce vide habité par la transparence d’un souvenir mobile et immobile.
Si la toile est blanche, elle n’est pas vierge mais peuplée dans ses fibres d’intervalles d’ancrage qui font la chaîne pour parvenir à ce silence d’autant plus espacé qu’il remonte le temps, qu’il revient en artère et donne à vivre un historique.
La rétroactivité de ce silence déclenche une vie en écho où rebondit le moi, l’émoi de l’autre. Le coeur bat le chronomètre à rebours et arpente les secondes à venir avec l’espérance d’un passé vécu au rythme accéléré de pulsations que le temps couve sous le poignet. Et ce qui s’émeut se meut dans ce qui se meurt. En silence.