Biographie
Le jardin était grand, d’arbres nombreux, et les fleurs blanches de magnolia parvenaient jusqu’à la fenêtre. Le 13 mars 1927 à Céret, sa naissance. Ni recevoir, ni surface inerte, ni lieu conventionnel, la page comme la toile libre plus tard servira nécessairement.
Il publie dans les Cahiers du Sud, le Mercure de France, entre autres revues, et deux livres au Mercure en 1966 et 1968. A partir de là, il n’y aura plus que trois livres, avec Jean Capdeville, Hervé Fischer, Christian Jaccard, Claude Viallat. « Une peinture lettrée », écrira Jean-Noël Vuarnet : et ce besoin, chez le peintre, de confronter la couleur et les lignes d’écriture sur la toile en une lutte, finalement sexuelle. C’est textruction, de 1970 à 1974.
C’est ensuite, jusqu’en 1984, une période « abstraite » dans laquelle se lira déjà le principe d’intermittence : la couleur pure par taches opposée à ce qui est son envers. Des expositions en France et en Europe. Puis « défier la limite, voilà l’oeuvre du peintre ». Ni figuration, ni refus du signe, mais l’illimité des sujets.
Expose régulièrement à la galerie Berthet-Aittouarès, qui présente également « Le Jardin Catalan » un livre avec des poèmes manuscrits de Michel Butor et des peintures originales de Georges Badin.
Rue du Jour, contre l’église Saint-Eustache, Paris, peut-être un ancien presbytère. Un escalier étroit nous menait à la grande salle d’exposition au dernier étage. J’avais rencontré Michel Deguy, il m’avait dit : « Tu as passé sur l’autre rive. » J’avais déjà ma barque et mes « planches courbes ». De grandes toiles, tissus légers, toutes de bleus différents, de l’outremer aux cieux d’orage, couvertes de phrases illisibles. Une table, une chaise et Valère Novarina. Il lisait, donnait des lieux à ses libertés, quelques-unes m’entouraient, lointaines, en janvier 1974. Un petit livre Le babil des classes dangereuses, texte de Valère Novarina et peintures de Georges Badin éditions TXT de Christian Prigent.
Dans le temps de la galerie rue de Seine, de 1985 à nos jours
Claire, collaboratrice de la galerie Michèle Aittouares, à Céret dans le jardin, devant les toiles sur l’herbe. La beauté pour peu de temps et l’on sait que son regard ne trompe pas. Michèle, le luxe sur elle jusqu’au parfum. Elle se promène entre les toiles et les couleurs, fortes. Elle dira à la première exposition (il y en aura plusieurs) que le peintre vole des draps dans l’armoire, qu’elle le voit comme un ours des Pyrénées. Elle simplifie jusqu’à l’extrême, c’est-à-dire jusqu’aux ventes : c’est le but premier. Un été, le roadster vert de Jean-François Aittouares devant la maison de Céret.