Parasols
4 parasols peints en 2007
4 toiles format 1,5m x 2m peintes pendant l’été 2006
La toile de Badin touche du bois pour son bonheur. Nous sommes au recommencement. Peut-être que Georges a entrevu sur la plage ce que la mer rapportait sur le sable fin de son sensuel va et vient de pinceau. Des choses inanimées aspiraient à se mouvoir aussi. Il suffisait de prendre à pleine main leur oubli de la pleine mer, de les rapprocher l’une de l’autre, de les copuler. Le genre pouvait se faire sexe, désir du bois mâle de la toile femelle soudés enfin par une accolade d’agrafe ou un baiser de ficelle.
Max Fullenbaum
Peintures sur éventails, en collaboration avec Michel Butor
Peintures sur éventails, en collaboration avec Max Fullenbaum
Le Tombeau de Tabarly – poèmes de Max Fullenbaum sur toiles de Georges Badin
Max Fullenbaum fut le premier auteur contemporain publié par les éditions « Mille et Une nuits » avec « Le petit livre des casseurs », porté sur scène au festival de Lausanne en juillet 1999. En 2001, il publie chez Voix Editions, mohair, oeuvre transversale tout à la fois poème, oeuvre plastique et installation. En avril 2003, il a publié Titanic-banlieue aux Editions Cent Pages de Grenoble.
Toute l’écriture de Max Fullenbaum revêt une intention plastique d’où la pertinence de son jumelage avec l’oeuvre de peintres.
C’est un hommage à Eric Tabarly qui se compose d’un poème central de Max Fullenbaum illustré par Georges Badin avec des toiles de petite dimension. Le poème narre une tragédie, celle d’un homme parfaitement expérimenté qui se trouve confronté à une catastrophe prévisible. Ce drame rejoint notre actualité.
Deux thèmes secondaires sont issus du texte principal et seront illustrés par Georges Badin par des oeuvres de petite dimension.
Il s’agit du thème du sparadrap, le sparadrap étant pris dans son sens étymologique de « étendre le drap » et par extension « ce qui n’a pas collé », ce détachement, cette « non-adhésion » de Tabarly à son bateau. Les oeuvres de cette série comporteront toutes des collages de toile.
Le second thème secondaire est celui de la corde, cette corde qui n’a pas été lancée ou qu’Eric Tabarly n’a pas su retenir. Des collages de corde figureront dans toutes ces oeuvres.
Il est prévu également un certain nombre de toiles de grande dimension réalisées sur des draps anciens qui, tels des oriflammes hauts en couleurs étendront leur drap (leur bras vivant ?) en une improvisation sur le thème principal, une variation sur un thème connu, constituée des brèves paroles inscrites dans le cours de la tragédie, cette fulgurante corrida avec la mer puisque Eric Tabarly est mort d’un coup de corne :
lui s’écoule dans ce qui coule?
Coup de corne de voile sanguine dans la poitrine de l’homme bleu.
Sel, seuil, du néant, c’est le seuil du néant etc …
De petites toiles avec des collages d’extraits du compte-rendu de l’accident peuvent également être présentées. Outre l’exposition, il sera édité un livre dont le tirage reste à déterminer.
Sur le quai de la mer
parallèle de la mort
tu as pris la mer en marche
désormais sans bateau
tu navigues sur toi-même
au fond du bleu taie blanche
coquille d’infini sans queue ni tête
apothéose du flottant dans la houle du soi
voilier de chair sans voile
navire d’un corps sans mât
ni gouvernail ni compas
ni ancre à jeter sur le moment ultime
moment nu
monument
tu as pris la mer en marche
poète ! lance le filin des mots !
corde noire ! casse le rouge !
peintre ! encadre le sang !
épaves deux lettres
épaves deux autres lettres à la surface
sparadrap sur le temps
de l’autre côté du cadre
la mort te prend en marche
moment nu
monument
sans remorque de marbre